
Le monde végétal n’a pas fini de nous surprendre. Longtemps considérées comme silencieuses et passives, les plantes révèlent aujourd’hui des formes de communication invisibles à l’œil nu et inaudibles à l’oreille humaine. Parmi les découvertes récentes en 2025 les plus intrigantes : les ultrasons émis par certaines plantes, notamment en situation de stress. Ces signaux pourraient bien transformer notre compréhension de la nature… et de nos interactions avec elle.
Que sont les ultrasons émis par les plantes ?
Les ultrasons sont des ondes sonores de haute fréquence, inaudibles pour l’oreille humaine (au-delà de 20 kHz). Pendant longtemps, les plantes étaient considérées comme muettes, faute de cordes vocales ou de structures sonores comparables à celles des animaux. Mais des recherches menées depuis quelques années ont bouleversé cette idée.
Une découverte marquante
En 2019, une étude de l’université de Tel Aviv a démontré que certaines plantes – notamment la tomate et le tabac ainsi que les Fougéres – émettent des cliquetis ultrasonores lorsqu’elles sont soumises à un stress important, comme un manque d’eau ou une blessure. Ces sons, mesurés à une fréquence de 20 à 100 kHz, sont émis dans l’air et détectables jusqu’à plusieurs mètres de distance avec un équipement spécialisé.
Pourquoi les plantes émettent-elles des ultrasons ?
La question fait encore l’objet de recherches, mais plusieurs hypothèses émergent :
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Réaction physiologique involontaire : ces sons pourraient provenir de la cavitation, un phénomène qui se produit lorsque l’eau circule difficilement dans les vaisseaux de la plante, créant des microbulles et des vibrations.
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Forme de communication passive : certaines espèces animales, comme les chauves-souris ou les insectes, pourraient percevoir ces signaux et adapter leur comportement en conséquence (éviter une plante stressée, par exemple).
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Alerte à l’environnement : si d'autres plantes peuvent capter ces ultrasons (hypothèse en cours d'étude), il s’agirait d’un système d’alerte végétal indirect, comparable aux émissions chimiques déjà connues.
Que nous apprennent ces sons sur la vie des plantes ?
Cette découverte renforce une idée déjà bien établie dans le monde scientifique : les plantes sont des organismes sensibles, dynamiques, capables de réagir à leur environnement de manière complexe, même si leurs modes d’expression diffèrent des nôtres.
Un langage invisible
Bien que ce ne soit pas un langage structuré au sens humain, ces émissions ultrasonores traduisent des états internes mesurables : stress hydrique, dommages physiques, maladies… En captant ces signaux, il serait possible, à terme, de mieux comprendre les besoins des plantes et de prévenir les problèmes avant qu’ils ne soient visibles.
Quelles applications dans l’horticulture et l’aménagement végétal ?
Si la recherche en est encore à ses débuts, les perspectives sont prometteuses pour les secteurs liés aux plantes, à l’agriculture et à l’aménagement végétal intérieur :
Surveillance intelligente
Des capteurs capables de détecter les ultrasons pourraient permettre de :
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Optimiser l’arrosage en détectant le stress hydrique
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Surveiller la santé des plantes en temps réel
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Adapter les conditions d’entretien sans attendre des signes visibles de détérioration
Vers des plantes connectées
Dans un contexte d’aménagement végétal professionnel, notamment en entreprise ou dans les bâtiments tertiaires, ces technologies pourraient offrir :
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Des plantes auto-surveillées, intégrées à des systèmes domotiques
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Une expérience végétale augmentée, où la nature devient interactive, réactive, presque communicante
Ce que cela change dans notre rapport au végétal
Ces avancées scientifiques nous amènent à repenser notre vision du vivant. Si les plantes sont capables d’émettre des signaux, de ressentir des stress et de réagir à leur environnement, elles ne sont plus de simples éléments de décor : elles deviennent des partenaires biologiques actifs dans nos espaces de vie et de travail.
Pour les professionnels de l’aménagement végétal, cela implique une approche plus fine, plus sensible, plus durable. Comprendre les signaux du végétal, même invisibles, c’est anticiper ses besoins, optimiser son intégration dans l’espace, et valoriser son rôle fonctionnel et émotionnel.
L’émission d’ultrasons par les plantes ouvre une nouvelle dimension dans notre compréhension du monde végétal. Si nous ne les entendons pas, ces sons existent bel et bien, porteurs d’informations précieuses sur la santé des plantes. Dans un futur proche, ils pourraient bien devenir des outils de pilotage, des indicateurs de bien-être végétal, voire des éléments clés dans la conception de bâtiments végétalisés intelligents.
En attendant que les technologies les rendent accessibles au quotidien, ces découvertes nous rappellent une chose essentielle : les plantes communiquent, à leur manière. À nous d’apprendre à les écouter.